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Le saviez-vous ? Derry est une ville dont les origines sont encore présentes de nos jours. En attestent les célèbres « remparts de Derry » (aussi appelés « Derry Walls« ), des murs défensifs, qui remontent entre 1613 et 1619 ! Ces murs, encerclent littéralement la vieille ville, sur une longueur de 1,5km. Uniques en leur genre, ils sont considérés comme les seuls remparts de l’île d’Irlande, qui n’ont jamais été brisés. Visitables, ils vous offriront un bel aperçu de l’Histoire de la ville !
Derry Walls – © romrodinka – Getty Images
Les Derry City Walls ont été édifiés au XVIIème siècle, en pleine période des « Plantations d’Ulster ». A cette époque, nombreux sont les planteurs anglais et écossais à venir s’installer en Ulster, et notamment au sein de la ville.
Ces derniers ont acquis d’importants terrains, et les exploitent d’une main ferme, malgré les protestations des irlandais.
Dans ce contexte clivant, nombreux sont les colons britanniques, à s’être installé à Derry. Ils tentent d’y développer leur colonie… mais leur plan est menacé par une vaste opération, menée par le chef de clan irlandais Cahir O’Doherty, qui détruit partiellement la colonie, au cours d’une rébellion sanglante.
Face à ce désastre, l’Angleterre décide de mieux sécuriser Derry, en y construisant d’importants remparts défensifs. Ce sont les fameux « Walls of Derry ».
Ces murs, sont construits dès 1613 par « the Irish Society ». Les travaux sont dirigés par Peter Benson, un éminent architecte londonien de l’époque.
Dans le même temps, Derry est officiellement rebaptisée « Londonderry » dans la charte royale de 1613 : un pied de nez de la part des anglais, qui par cette appellation, rappelle froidement aux irlandais que Derry est désormais sous administration londonienne, et donc sous le joug britannique.
Un vrai symbole, qui scandalise les irlandais !
Toutefois, le chantier de construction va durer près de 5 ans. En 1619, les remparts sont prêts. Ces murs sont parcourables à pied sur la totalité de leur longueur. Ils sont équipés de canons prêts à faire feu, et des soldats sont postés 24h/24h, pour assurer la sécurité de la ville.
Siège de Derry – Domaine public
Ces remparts, vont être mis à rude épreuve rapidement. Le Siège de Derry, qui se déroule de décembre 1688 à juillet 1689 va en effet mettre ses fortifications sous haute tension.
Cet épisode dramatique a lieu dans le contexte de la guerre des Deux Royaumes, un conflit majeur entre les partisans du roi catholique Jacques II et ceux du roi protestant Guillaume III d’Orange.
L’histoire commence lorsque Jacques II, destitué de son trône d’Angleterre en 1688, tente de reprendre le pouvoir en Irlande, où il bénéficie d’un soutien considérable. La ville de Derry, majoritairement protestante, devient un point de résistance clé contre ses forces.
En décembre 1688, des troupes jacobites approchent de Derry. Face à cette menace, les habitants ferment les portes de la ville, refusant l’entrée aux soldats de Jacques II.
Le siège commence officiellement en avril 1689, lorsque les forces jacobites, dirigées par le général Richard Hamilton, encerclent Derry. Les Derry Walls deviennent alors l’ultime barrage aux jacobites. Des soldats veillent jour et nuit du haut des remparts, prêts à déclencher des tirs de canon en cas d’approche.
Pendant plus de trois mois, la ville est soumise à un blocus rigoureux.
Les conditions à l’intérieur des murs deviennent rapidement désastreuses : la nourriture et les provisions médicales s’épuisent, la famine et les maladies sévissent. Malgré ces difficultés, les défenseurs de Derry, sous la direction de George Walker et de Henry Baker, restent résolus à ne pas se rendre, comptant sur leur détermination et la solidité des murs de Derry.
Le 28 juillet 1689, le navire Mountjoy force le blocus jacobite sur la rivière Foyle, apportant des provisions cruciales aux assiégés. Cet événement marque la fin du siège, avec les troupes jacobites se retirant peu de temps après… C’est la fin du siège de Derry…
Depuis cet épisode historique, nombreux sont les protestants à commémorer l’événement chaque année durant l’époque des Troubles. Ainsi, une Marche menée par les Apprentices Boys, qui commémore la fermeture des portes, est passée par la ville en août 1969… et a exacerbé les tensions présentes. On estime que certains particpants du défilé, aurait jetés des pennies du haut des remparts, en contrebas, vers les catholiques irlandais, du quartier du Bogside.
Un acte vécut comme une provocation, et qui a généré des émeutes… conduisant à la tristement célèbre Bataille du Bogside.
Mais ce n’est pas tout ! En août 1973, les Derry Walls ont été visés par un attentat à la bombe revendiqué par l’IRA. Une démarche qui visait à détruire le Walker monument, une colonne de 30 mètres de haut, érigée en 1828, à la gloire du gouverneur George Walker. Un symbole protestant qui choquait profondément les républicains catholiques de l’époque !
La portion du mur qui a été attaquée, et qui abritait le monument est restée fermée jusqu’à sa réouverture en 2010. Elle n’a pas été vraiment touchée, mis à part du monument, qui a été entièrement détruit. Il n’a jamais été reconstruit depuis.
Une porte des Derry Walls – © LuckyTD – Getty Images
De nos jours, les remparts de Derry attirent des visiteurs du Monde entier. Une promenade du haut de ses murs est d’ailleurs possible, et vous permettra de découvrir une structure magiquement conservée, témoin des années 1600…
Vous y croiserez des tours crénelées, des passages protégés, ainsi que des traces à même les murs, dévoilant l’Histoire parfois troublée de Derry.
Vous aurez aussi l’occasion de découvrir que les remparts possèdent 7 portes distinctes :
Ne manquez pas d’admirer les canons de la ville, installé tout au long des coursives des remparts. Il s’agit des canons originels, qui veillent toujours inlassablement sur la ville.
Comptez une heure environ pour en faire le tour. La visite est libre,et gratuite, à moins que vous ne souhaitiez découvrir ses murs avec un guide.
La visite guidée est ludique et attractive, et apporte de nombreuses précisions sur l’Histoire de Derry. A noter qu’elle est généralement proposé en anglais seulement…
Adresse :
GPS :
Durée de la visite :
Site Web :
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