Samuel Beckett est l’un des plus grand écrivain irlandais jamais connu du XXème siècle. Excellent dramaturge, et détenteur du prix Nobel de littérature en 1969, Samuel Beckett fut toujours considéré comme un écrivain portant un regard empreint de pessimisme sur l’Homme et sa condition.
Samuel Beckett – Public domain
Samuel Beckett nait le 13 avril 1906, dans une riche banlieue de Dublin. Il démarre ses études à l’Earlsford House School, puis les poursuit au lycée de la Portora Royal School d’Enniskillen. Brillant élève, Beckett est ensuite admis à Trinity College de 1923 à 1927, et y entreprend des études littéraires et linguistiques concernant essentiellement la littérature anglaise, ainsi que la langue française et italienne.
Il se tourne par la suite vers l’enseignement, et dispense quelques cours au Campbell College de Belfast. Mais Beckett désire voyager, et veut connaître Paris, lieu d’immersion où de nombreux écrivains s’adonnent librement à leur passion.
C’est à la fin des années 1920 qu’il trouve un poste à l’École Normale Supérieure de Paris, et qu’il rencontre James Joyce, haute figure de la littérature irlandaise. Leur amitié permet aux 2 hommes d’échanger de nombreux avis et points de vue sur l’écriture, et Beckett n’hésite pas à aider Joyce dans ses recherches lors de l’écriture de Finnegans Wake. Malgré leur bonne entente, leur relation se détériore peu à peu, lorsque Beckett refuse les avances de la fille de Joyce… Ce dernier se vexe alors, et ne pardonnera jamais le refus de son ami.
Samuel Beckett se jette à l’eau en 1929, avec sa première œuvre nommée « Dante… Bruno. Vico… Joyce ». Cet essai a pour vocation de défendre le style alors jugé obscur de Joyce. S’enchaîne ensuite une nouvelle intitulée « Assumption », et publiée dans un journal parisien spécialisé.
Après quelques publications par-ci par-là, Beckett retourne en Irlande pour retrouver Trinity College. C’est à cet instant qu’il commence à éprouver un fort dégoût pour la suffisance des cercles universitaires littéraires. Il les critique vivement par un poème nommé « Gnome » en 1934, et qui lui ferme finalement les portes des universités irlandaises.
Las, et ne s’épanouissant plus dans le milieu académique irlandais, il choisit de voyager, et visite principalement l’Europe. Mais son amour pour Paris finit par le ramener dans la capitale française, lieu où il décide de s’installer de façon définitive. Beckett semble en effet bien plus à l’aise en France, et s’intègre plus facilement dans le milieu littéraire de l’époque.
C’est d’ailleurs à cette période qu’il écrit son premier roman « Murphy ».
La seconde guerre mondiale éclate alors, et Beckett préfère rester en France, affirmant préférer : « la France en guerre à l’Irlande en paix « . Il se livre dès cette époque à de nombreuses actions en coopération avec la Résistance française, luttant ainsi contre l’occupation allemande. Mais très vite, les nazis commencent à s’intéresser à lui, et souhaitent le capturer. Face à ce risque, il prend refuge chez Nathalie Sarraute, puis s’établit dans le Midi de la France de 42 à 45. A la fin du conflit, Beckett se dira profondément changé par la guerre.
En 1961, l’écrivain se marie, et publie une succession de pièces de théâtres qui remportent un franc succès. Il commence alors à découvrir le milieu télévisuel et radiophonique, et participe à l’élaboration d’un film et de quelques chroniques.
1969 est l’année de sa consécration : Samuel Beckett reçoit le Prix Nobel de la Littérature. Il n’est cependant pas enchanté de cette nomination, déplorant le risque que ses œuvres soient « institutionnalisées » dans les universités.
Après le décès de son épouse en 1989, Beckett souffre de la maladie de Parkinson et de troubles respiratoires importants. Il s’installe en maison de retraite, et décède 6 mois après sa femme, le 22 décembre 1989. Par son attachement à Paris, il est enterré au cimetière de Montparnasse.
Le lien entre Samuel Beckett et l’Irlande est à la fois profond et complexe, enraciné dans sa naissance, sa culture et son parcours, mais teinté par son choix de s’exiler et d’écrire principalement en français.
Bien qu’il ait quitté l’Irlande à plusieurs reprises pour vivre principalement en France, Beckett n’a jamais rompu complètement avec son identité irlandaise. Ses œuvres sont souvent empreintes de l’humour noir et de l’absurdité qui caractérisent la littérature irlandaise, et il conserve une ironie subtile à l’égard de la société irlandaise, notamment à travers des thèmes comme l’exil et la marginalisation.
De plus, certaines œuvres de Beckett laissent transparaître des souvenirs de Dublin et de ses environs. Par exemple, les paysages plats et dénudés de En attendant Godot peuvent évoquer la campagne irlandaise, et les références à des éléments de sa jeunesse irlandaise parsèment son œuvre, même si elles ne sont jamais explicitement formulées.
Alors que Beckett est rapidement salué en France et ailleurs pour son théâtre et ses romans, l’Irlande tarde à reconnaître son génie. Cependant, à partir des années 1960, et particulièrement après son prix Nobel en 1969, Beckett est célébré comme l’un des plus grands écrivains irlandais, aux côtés de figures comme James Joyce et W.B. Yeats.
Aujourd’hui, l’Irlande revendique fièrement Samuel Beckett comme l’un de ses enfants les plus illustres. Le Samuel Beckett Bridge à Dublin, une structure moderne et élégante, symbolise cette réappropriation de son héritage. Les festivals, expositions et lectures dédiés à Beckett sont fréquents en Irlande.