Qui dit Saint-Patrick dit bière et whiskey à foison… Du moins de nos jours ! Car il fut un temps, pas si lointain, où l’alcool restait banni des tavernes le 17 mars. Depuis les années 1970 cependant, c’est avec délectation que les Irlandais trinquent à la santé de leur Saint patron lors d’un incroyable festival païen.
Saint Patrick – jaqian – cc
C’est dans les années 1600, sous le règne d’Élisabeth Ire, que la Saint-Patrick devint une fête officielle en Irlande. L’objectif premier était alors de célébrer saint Patrick personnage chrétien du Ve siècle considéré comme « l’apôtre de l’Irlande », et ayant permis de christianiser l’île dans sa globalité.
Des messes et prières étaient ainsi organisées dans les églises pour honorer celui que l’on dit avoir converti au christianisme tous les irlandais. La Saint-Patrick revêtait donc avant tout un aspect solennel et religieux assez éloigné de la fête païenne que l’on connaît aujourd’hui.
Dans ce contexte de fête chrétienne, l’Église d’Irlande décréta au XVIIe siècle l’interdiction formelle de vendre ou de consommer de l’alcool le 17 mars. L’idée était alors de respecter le caractère sacré de la célébration en l’associant au jeûne et à l’abstinence.
Cette prohibition fut ensuite inscrite comme obligation dans le Code pénal irlandais, à partir de 1927. Tout contrevenant s’exposait alors à une lourde amende, voire à une possible peine de prison.
Au fil du temps, la production et vente d’alcool furent donc suspendues lors de chaque Saint-Patrick en Irlande.
Il faudra en fait attendre les années 1970 pour que l’interdit religieux de l’alcool à la Saint-Patrick soit progressivement levé. La société irlandaise se sécularisant, les autorités jugèrent cette prohibition obsolète et difficile à appliquer.
La dernière loi interdisant la consommation d’alcool ce jour là sera finalement abrogée en 1970. La Saint-Patrick put alors se transformer peu à peu en une fête profane, marquée par les défilés, musiques Celtes et bières qui font aujourd’hui son identité.
Fête de la Saint Patrick à Temple Bar – © Aitormmfoto
De nos jours, la réalité est tout autre, et l’Irlande semble être passé d’un extrême… à l’autre !
A chaque 17 mars, dans les pubs noirs de monde et sur les terrasses improvisées, on joue des coudes pour accéder aux pintes de bières irlandaises. Les pintes écumeuses se succèdent pour trinquer à la verdoyante Irlande et à son illustre saint protecteur.
La bière coule alors à flot, les fûts de bières vides s’entassent dans les rues et les camions se stationnent tout au long de la journée près des irish pubs pour décharger leur nouvelles cargaisons de stout.
Au total pas moins de 13 millions de pinte de Guinness sont consommées ce seul jour dans le monde, dont près de 6 millions rien qu’en Irlande et Irlande du Nord ! Autant dire que les règles d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui !
De Galway à Belfast, ils sont des milliers à vider quelques verres. L’atmosphère est à la joie et à la convivialité dans ce pays qui vit pour l’instant présent.
Mais attention : bien que l’événement soit hyper festifs, nous ne ne saurions que vous conseiller d’éviter les excès. Gare à la gueule de bois ! Pour rappel, l’alcool peut être dangereux pour la santé et donner lieux à des actes te des comportements répréhensibles.